Depuis que la principale compagnie d’artistes d’Irlande du Nord met le théâtre en musique, une pluie de récompenses honore chacune de ses créations originales. D’inventives combinaisons de mots et d’images, comme celle de The Doppler Effect qui entraîne dans un mouvement continu musiciens, performeurs et danseur aux corps-écrans évoluant dans un cube. Une voix off raconte l’histoire d’un jeune homme né en 1998, l’année du cessez-le-feu entre l’Irlande du Nord et le Royaume-Uni après trente ans de conflit. Dans ses tentatives de tomber amoureux – d’un compagnon et de Belfast, une ville à laquelle il est connecté mais qu’il ne reconnaît pas –, sa vie est écartelée entre connexion et déconnexion avec l’Histoire et sa communauté.
La pièce de Conor Mitchell n’impose aucun point de vue ni morale ; elle suggère, laisse le public « se promener » dans le récit visuellement fantastique et faire sa propre expérience. C’est l’effet doppler : créer plusieurs angles de vue à partir d’une histoire et d’un personnage, mathématicien de surcroît, croiser histoire collective et individuelle, références à la pop culture… Car selon l’endroit où l’on se trouve et où l’on porte son regard, on perçoit des choses différentes. Pour le metteur en scène, tout est question de placement et d’appartenance, de possibilité de réagir émotionnellement et intellectuellement, car son propos est universel.
Infos/billetterie en ligne : www.festivaldemarseille.com