Dès le 24 juillet, deux jours avant l'ouverture officielle à Paris, Marseille va accueillir les premiers matches de football des Jeux Olympiques de Paris 2024. Dès le 28 juillet, ce seront les épreuves de voiles dans la rade de Marseille. Même s'il est difficile d'estimer le nombre précis de visiteurs attendus, on peut plus facilement estimer le nombre de spectateurs cumulés sur cette quinzaine. Paris 2024 dispose de chiffres précis sur la billetterie, Provence Tourisme dispose également d'indicateurs sur les réservations des hôtels. Ensuite, par expérience, on anticipe une fréquentation importante dans la fan zone gratuite sur les plages du Prado et sur la Corniche.
Marseille va accueillir l’intégralité des épreuves de voile du 28 juillet au 8 août, mais également 10 matches de football masculin et féminin dont une quart et une demi-finale.
Cédric Dufoix, le responsable des Jeux en région PACA espère entre 300 et 400 000 spectateurs aux épreuves de football au stade vélodrome, et 150.000 sur les plages du Prado pour les épreuves de voile. Cela représenterait environ 500.000 spectateurs payants. Il reste encore des places à vendre pour les épreuves de football, ce chiffre pourrait donc encore augmenter.
A ce chiffre, il faut aussi rajouter tous les spectateurs sans billets, qui verront les régates depuis la Corniche ou depuis le « Club 24 », la fan zone gratuite proposée par la ville de Marseille au niveau du David.
Ainsi, au total, Pierre CHAUVET, du cabinet APPROBANS qui a réalisé des études d’impact sur les Jeux Olympiques à Marseille estime un total de 825 000 spectateurs cumulés pour les Jeux Olympiques à Marseille.
Attention, c’est un chiffre cumulé, qui additionne les affluences de chaque jour. Cette estimation doit devra bien sûr se confronter à la réalité, avec des facteurs multiples comme l’enthousiasme de la population locale pour venir voir les Jeux, avec ou sans billets mais aussi les phénomènes d’éviction qui, au contraire, verraient des Marseillais quitter la ville pour échapper à la foule des Jeux.
D’autres paramètres sont difficiles à prendre en compte pour anticiper la fréquentation réelle: d’un côté de nouveaux événements ou une euphorie autour des Jeux en France qui draineraient davantage de spectateurs, ou au contraire l’impact d’une arrivée au pouvoir des extrêmes et les tensions qui pourraient impacter le tourisme.
Il y a aussi les phénomènes de « no show », les personnes ayant un billet mais qui ne viennent pas voir l’épreuve. Pour le football, c’est très dépendant de la qualification des équipes. Et puis, c’est un paradoxe, mais en étant parmi les billets les moins chers pour les Jeux, certaines personnes ont pu rajouter un billet « voile » pour bénéficier des meilleures places à Paris lors des premières mises en vente où il fallait composer un package. Ainsi, aujourd’hui, les billets des épreuves de voile sont parmi celles qui sont le plus remises en vente sur la plateforme de Paris 2024.
Outre la fréquentation, le cabinet APPROBANS a tenté d’évaluer l’impact économique direct de cette fréquentation supplémentaire sur l’économie locale.
En se basant sur cette fréquentation cumulée de 825.000 spectateurs et en y appliquant un panier moyen de dépenses quotidiennes autour de 65 euros, mais également toutes les dépenses des athlètes, de leurs staffs et des nombreux professionnels qui vont travailler sur les Jeux, le cabinet estime des dépenses directes de l’ordre de 179 millions d’euros. Cela concerne l’hébergement, la restauration, mais aussi les nombreuses prestations commandées auprès de prestataires locaux (communication, personnel…)
Cette estimation ne prend pas en compte les nombreux investissements, le fameux « héritage » des Jeux pour Marseille comme le coût de la transformation de la Marina ou des divers aménagements routiers et transports réalisés en amont des Jeux.
Elle n’intègre pas non plus le prix des billets achetés auprès de Paris 2024.
Provence Tourisme et ce cabinet APPROBANS ont aussi travaillé sur l’impact réel de l’arrivée de la flamme à Marseille.
Grâce aux données anonymisées de la téléphonie mobile, on sait qu’il y a eu jusqu’à 255.000 personnes sur le Vieux Port le 8 mai au soir. C’est un chiffre exceptionnel qui s’est aussi traduit par d’importantes retombées économiques pour la ville : environ 20 millions de dépenses directes, pour moitié par les spectateurs dans les bars, hôtels et commerces en ville et pour moitié par les professionnels pour l’organisation de ces festivités et les retombées dans les entreprises locales.
Parmi ces visiteurs, la plupart étaient des locaux. Les touristes, venus hors de la région ne représentaient que 20% des spectateurs. Cela se traduit par un taux de remplissage des hôtels de l’ordre de 89% le 8 mai au soir, à comparer par exemple au chiffre de 81% le 2 mai, qui était une journée « normale ».
Enfin, le chiffre le plus important, c'est certainement l'audience de cette événement dans le monde. On parle d'un milliard de téléspectateurs qui ont vu l'arrivée du Belem dans le port de Marseille. C'est une publicité hors normes pour la destination de Marseille dont ces retombées ne se mesureront que sur la durée.
photo: © Paris 2024 / Clement Mahoudeau / SIPA PRESS