Bejart Ballet Lausanne : les ballets du 22ème siècle

Publié par Pauline . le 02/04/2012

En Avignon les 23 et 24 mars derniers, le beau théâtre vauclusien accueillait pour deux soirées magiques la compagnie Béjart Ballet Lausanne.

Depuis la disparition du maître, Gil Roman, incroyable danseur et chorégraphe, perpétue la
Danse Béjartienne
pour notre plus grande joie.
Nous avons donc la chance de voir ou revoir des extraits du riche répertoire historique de
BBL.

Ce samedi la compagnie dansait en première partie « Cantate 51 ». Une chorégraphie si virtuose et si moderne du vocabulaire technique classique, qu'elle pourrait avoir été créée cette saison. Mais ne vous y trompez pas, Maurice Béjart écrit sa propre partition sur celle de Bach en 1966. Les Anges, la joie, l'Annonciation, sont évoquées avec grand talent par le fabuleux Laurence Rigg et ses trois partenaires sublimes. Laurence Rigg est un nom à retenir ; il est d'ailleurs impossible de l'oublier dès lors qu'on l'a vu bondir et s'élever comme un ange sous le « ciel » d'un théâtre.

En seconde partie, Gil Roman nous a offert « Syncope ». Car il s'agit bien là d'un cadeau inestimable fait à sa compagnie et au public. Après «Aria », un don de très grande valeur fait au répertoire. Maurice Béjart créa le BBL merveilleux ballet du 20ème siècle, Gil Roman lui inscrit la troupe dans le 22ème siècle avec « Syncope ».

« Syncope » dépeint la perte de connaissance médicale
ou le contre temps musical bref tout ce qui peut se tramer dans notre cœur et notre esprit dans cet instant suspendu. Et tout peut arriver sur scène, les scénographies les plus délirantes, les plus novatrices... A l'image du personnage d'Elisabet Ros-si souvent complice de scène de Gil Roman- Cette mystérieuse femme-conscience qui porte la lumière ou l'éteint avec humour dans la tête ou sous les pas de l'incroyable Dawid Kapinsky.
Car c'est bien l'athlétique Dawid Kapinsky qui nous laisse explorer sa syncope et tous ces êtres fantastiques ou ses souvenirs tragiques et poétiques qui peuplent son esprit ; traversent le plateau dans d'étonnantes chorégraphies.
Ici Daria Ivanova en princesse oiseau, qui n'en voudrait pas dans ses rêves ; et là un duo magique de portés défiants la gravité allégorie du voyage, du regret ; ou encore la divine Katerina Shalkina dans une salsa endiablée.
Syncope est un grand ballet, un très grand voyage, à prescrire à tous d'urgence. Vient, comme à regret le temps de l'entracte, et pourtant on prend plaisir de ci de là à converser avec ses voisins du bonheur de ce que nous avons vu.

Et tous nous nous demandons comment clôturer une telle soirée après notre « syncope ». Et bien Gil Roman lui le sait puisqu'il a choisi de nous dire au revoir avec le BBL en dansant « Ce que l'amour me dit ». Ce ballet mythique de Béjart sur la partition de Malher, fut créé en 1974 à Monte Carlo. Personne ne peut vous raconter ce ballet, tant le plateau est chargé d'émotions que chacun peut s'approprier, mais vous dire que la poésie, la recherche chorégraphique vous coupe le souffle sera encore trop peu. Alors parlons des danseurs et danseuses de ce ballet qui illuminent le plateau et portent le ballet comme une parure rare et précieuse ; à l'image des deux étoiles du BBL Julien Favreau et Elisabet Ros.

Ces deux artistes brillent sans artifices, ils incarnent tout l'esprit de Béjart et plus loin, ils réalisent à eux seuls le fait d'être et de vivre la Danse. Julien Favreau et Elisabet Ros ne sont plus des danseurs ils sont la Danse.

Agnès Rosa-sentinella
Photos : Didier Philispart

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