Dro Kilndjian (Marsatac) ''Le Parc Chanot nous ouvre des possibilités pour demain''

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 25/06/2017

Le directeur artistique du festival Marsatac fait un premier bilan de cette édition et des perspectives du festival installé désormais au Parc Chanot et en début d'été.

Quels sont vos premières impressions sur ce nouveau lieu ?

La prise en main est plutôt réussie, et puis ça ouvre des possibilités que l’on n’avait pas jusqu’à présent pour l’avenir. C’est un terrain vierge, on peut en faire à peut près ce que l’on veut. Je trouve ce lieu très satisfaisant et j’espère qu’on va y rester un peu !

Les concerts ont lieu à l’intérieur ? c’est une contrainte ou un choix ?

Ca ne me semble pas très dérangeant. En ultra urbain, c’est un peu compliqué d’avoir des extérieurs. Il y a peu de lieux compatibles. La question des nuisances sonores se pose aussi pour le voisinage.

Le fait d’être en intérieur pour les concerts et de larges espaces en extérieur assez agréable, je trouve que ça fait deux ambiances. Moi, ça ne me dérange pas, il y a des choses à faire là aussi.

Comment avez-vous travaillé l’aménagement intérieur, et notamment l’acoustique. Ce doit être compliqué ?

Evidement. Ce ne sont pas des bâtiments qui sont faits pour, mais comme l’an dernier à la cartonnerie à la Friche. Aucun espace qu’on a pu habiter ne l’était.

C’est une difficulté, mais je trouve que dans l’ensemble on ne s’est pas mal sorti. Quand on va aux Transmusicales de Rennes, on est dans le même contexte de bâtiments intérieurs, le même type de structures. Les gens sont habitués à être dans ce genre de lieu. Effectivement, si on était dans des auditoriums équipés pour, l’acoustique serait bien meilleur. Mais un festival ce n’est pas que l’acoustique des concerts, c’est une ambiance générale, c’est un rendez-vous, des rencontres…

Le parc Chanot accueille les plus grands bâtiments de Marseille. Quelle est la capacité de la grande salle et comment l’avez-vous configurée ?

7000 à 8000 selon les trois salles. Mais pour le Palais Phocéen, on a fait une boîte dans la boîte pour en faire un club à la capacité réduite. On a fait ça pour créer un cocon, mettre les artistes dans un contexte resserré. Et cela nous permet aussi de façonner une jauge globale qui soit de 30.000 personnes sur le weekend.

Si le festival monte en puissance, en imagine que cette capacité va évoluer ? Qu’est-ce qui a limité la jauge cette année ?

C’est nous qui avons décidé ça. Il y a des contraintes sécurités, mais on aurait pu travailler le site différemment pour une capacité plus importante. Peut être que demain on aura quatre, cinq salles au lieu de trois cette année. Pour une première prise en main et une première étape, on est bien comme ça.

Cette limite s’est fixée à l’artistique. On est passé de 20.000 à la Friche à 30.000 ici sur deux jours.

Du coup, le festival dans sa globalité monte en puissance...

C’est l’objectif. La programmation artistique de cette année, en termes de groupes accueillis, de notoriété des groupes. C’est encore un cap franchi.

Une progression en termes de budget également ?

Oui, évidement. Les subventions restent stables. La progression se fait grâce au public et aux partenaires. L’apport public reste stable, sa part dans le budget est amoindrie, au bénéfice de la part recettes et privé.

Vos relations avec les institutions publiques sont désormais apaisées depuis trois quatre ans. Ca se passe beaucoup mieux de ce côté, vous n’avez plus tous ces problèmes qu’on a connu ?

C’est vrai, tout le monde est derrière. On est assez content. On a des apports assez équilibré et une vision qui a un peu changé, avec une meilleure compréhension du projet.

Le festival intègre désormais une dimension touristique…

Aujourd’hui, les festivals sont envisagés comme des vecteurs d’attractivité du territoire et des choses qui ont en lien avec le tourisme. Nous on n’avait jamais joué cette carte là jusqu’à présent. Etant Marseillais, on était dans cette non-réflexion sur ce sujet. On n’a jamais envisagé le festival comme étant une destination de vacances ou d’été. Et là on s’est dit qu’en changeant de lieu, peut être qu’on en profiterait pour changer de dates. Et plutôt que de finir la saison comme le faisait jusqu’à présent, partir sur une ouverture de saison.

Ce n’est pas une première, le festival a été mouvant dans ses dates. On l’a déjà fait au moins de juin. Je pense qu’elles vont se poser en début d’été. Avec le nouveau Marseille, en tout cas, cette nouvelle vision envisagée par les autorités et par nous même, on voit bien qu’il y a une transformation de Marseille dans son socle. Je pense que c’est plutôt une bonne carte à jouer. Les gens sont contents d’être là, en plein été.

 

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