Cet été, 15.000 hectares sont partis en fumée dans la région, notamment dans le Var où des massifs entiers ont été détruits au Cap Lardier puis au Cap Benat. Une catastrophe écologique mais aussi humaine et économique pour la région. Ce n’est pas directement sa compétence, mais la Région souhaite s’impliquer autour de trois axes clairs :
Protéger, combattre et reconstruire.
Prévenir des incendies
C’est sur la protection que la Région est en première ligne, notamment parce que 25% de son territoire est protégé dans le cadre de Parcs Naturels Régionaux. Dans ces zones, l’institution va mettre en place dès cet été une Garde régionale forestière.
Constituée de plus de 200 jeunes, la Garde régionale forestière aura pour mission d’informer le public et d’assurer un rôle de surveillance.
Elle viendra en complément des vigies et comités communaux des feux de forêt, qui eux peuvent intervenir sur les départs de feu.
En complètement de cette garde, la Région entend soutenir les actions de débroussaillement. Elles sont obligatoires mais toujours réalisées. « On l’a vu cet été, les zones les moins débroussaillées ont été les plus touchées par les incendies » confie Renaud Muselier, le président de la Région.
Les conditions d’accès aux massifs seront davantage mis en avant (c’est le cas sur cette page par exemple et sur tous les articles balades en forêt de Frequence-sud.fr en été).
La région entend aussi mieux aménager les forêts. « Par exemple, ce n’est pas normal que l’on ne sache pas combien il y a d’eau dans les citernes » explique Renaud Muselier qui espère les équiper rapidement d’outils connectés et également bénéficier de fonds européens pour équiper les pistes DFCI. Il souhaite également encourager les éleveurs à faire pâturer leurs animaux sur les pare feux.
Combattre le feu
Le second volet du plan concerne la lutte contre les incendies. C’est une compétence des départements avec les SDIS et de l’état avec la Sécurité Civile (dont dépendent les moyens aériens), mais la région compte davantage d’y impliquer.
« Si d’ici cet été rien n’est fait, je prendrai les mesures nécessaires et je me porterai acquéreur d’un canadair au titre de la Région » Renaud Muselier
L’élu a déjà abordé la question avec le Président de la République cet été et ils semblent être sur la même longueur d’onde : Aujourd’hui, les moyens les plus efficaces sont les canadairs. La flotte française est vieillissante, il faut donc la renouveler rapidement. Or leur production a été interrompue. Les Canadiens, qui les produisent, souhaiteraient avoir une commande d’au moins une vingtaine d’appareil pour relancer la production. Le problème est donc d’envergure européenne. Mais en attendant, la société canadienne dispose tout de même d’un petit stock d’avions qu’elle pourrait vendre ou mettre à la disposition des Français.
Le coût d’un canadair est situé entre 20 et 25 millions d’euros.
L’autre souhait de la région est de ramener une base de canadairs dans la région. Ils ont déménagés à Nîmes l’an dernier et le temps d’intervention a été sérieusement rallongé. On l’a encore vu cet été et même cet hiver en Corse, il faut compter parfois plusieurs heures avant de voir arriver les canadairs sur des incendies.
L’idée de la Région serait de rénover l’aéroport d’Hyères, en y installant une base en été. La Région et le département du Var financeraient son installation. Hyères occupe une position centrale, au cœur de la Région PACA et à proximité de la Corse.
L’achat d’un canadair reste une option de secours. Ce n’est pas (encore) la mission des régions de s’occuper de la lutte contre les incendies. La mise en place d’un canadair régional pose encore de nombreuses questions : pilotes, entretien ou coordination avec la Sécurité Civile par exemple.
Reconstruire
C’est la dernière étape pour laquelle la Région souhaite également s’impliquer en aidant les communes dans les travaux de reconstitution et les forces de police à s’équiper davantage dans leurs recherches des causes des incendies.
Le plan total de la Région (hors possible achat de canadair) est budgété à hauteur de 12,5 M€ d’ici 2020.
photo : Jean-Marie MAILLET