La première partie, "It's always here" de Adi Boutrous, est un corps à corps poignant. Le thème est celui de la relation forte qu'il peut y avoir entre 2 personnages. La liaison, ou plutôt le lien, est exploré et développé dans des mouvements synchrones ou interdépendants. Il y a union ou éloignement mais toujours dans un rapport à l'autre. La beauté de la pièce est réellement portée par l'interprétation fluide et puissante des 2 danseurs.
En deuxième partie Andrea Costanzo Martini nous présentait sa pièce "Scarabeo, Angles and the Void" qui commence sur un ton gai et amusant. Le public rigole franchement devant ces 2 danseurs qui se chamaillent sur le devant de la scène et sont comme animés par la musique et les bruitages. Puis l'atmosphère bascule et le ton devient grave pour les derniers instants de cette pièce.
Pour finir, "12 Postdated Checks" de et avec Ella Rothschild emprunte un style plus narratif pour dénoncer l'abus de pouvoir des agences immobilières israéliennes. Le registre est dramatique. L'atmosphère rappelle celle des romans d'anticipation dans lesquels un pouvoir autoritaire et répressif est indétrônable. L'ensemble composé des danseurs apprentis du Ballet Preljocaj Junior et du Pôle National Supérieur Danse Provence Côte d'Azur évolue sentencieusement entre des immeubles de cartons qu'une agente immobilière nous vente sans scrupules. La mise en scène est efficace. Le public est bien spectateur d'une machination terrible en marche pour le profit d'une puissance néfaste.
En résumé, une soirée rythmée dont les atmosphères variées laissaient deviner toute l'étendue et le dynamisme de la jeune scène de danse contemporaine israélienne.
Noémie Roudaut
Photos Didier Philispart