Invité au 20h de TF1, Olivier Véran a confirmé que les remontées mécaniques ne pourraient ouvrir au 1er février et qu'"il y a très peu de chances qu'elles puissent ouvrir au mois de février".
"Si nous avions une efficacité du couvre feu, si nous arrivions à freiner l'épidémie les chances (d'ouvrir) deviennent possibles. Il y a peu de chances hélas" a complété Olivier Véran
Trois arguments pour maintenir cette fermeture qui s'appliquent difficilement aux Alpes du Sud
Le ministre de la santé a tenté de justifier son choix en citant trois arguments qui sonnent faux pour les stations des Alpes du Sud, et tout particulièrement pour les stations village:
Des mouvements de population: faux, car il y a jusqu'à 80% de clientèle locale dans certaines stations.
Des stations village comme Réallon, Chabanon ou encore Crevoux fonctionnent dans leur immense majorité avec une clientèle locale. Certes pendant les vacances scolaires, cette clientèle peut être élargie au niveau régional. Mais des mouvements de population vers la stations ne signifient pas forcément qu'ils vont se croiser. Le protocole sanitaire proposé par les remontées mécaniques permet précisement d'éviter les contacts.
Des rassemblements dans les chalets: en grande partie faux, car la clientèle locale skie majoritairement à la journée et la régionale est déjà rassemblée au quotidien
D'autres pays, comme l'Autriche, ont demandé la fermeture des hôtels et locations saisonnières. On aurait pu imaginer, en alternative, une ouverture des remontées mécaniques avec des offres à la journée, comme de nombreuses stations village ont l'habitude de le faire.
Pour la clientèle régionale qui viendrait pour des séjours plus longs: Soit elle utilise déjà ses résidences secondaires, soit elle louera pour des weekends ou à la semaine. Le risque est en effet sur des regroupements entre amis, mais ils peuvent aussi exister en ville. Et pour les familles déjà regroupées au quotidien, n'aura pas plus de risques nouveaux de se contaminer si elles se retrouvent dans un chalet à la montagne.
La saturation des hôpitaux en montagne: faux car ce sont les hôpitaux régionaux qui seront en première ligne
Si n'on interdit pas les séjours à la montagne, il parait invraisemblable, compte tenu du profil familial des skieurs et de la durée des séjours, que les personnes qui tomberaient malade avec une forme grave iraient à l'hôpital de Gap ou de Briançon se faire soigner. Avec le temps d'incubation de la maladie, ils seront certainement déjà rentrés chez eux. En clair, un Gapençais ne dormira pas dans la station et un Marseillais, s'il y séjourne, développera une forme grave de la maladie quand il sera déjà rentré chez lui.