Le site archéologique d’Olbia est réouvert au public

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 01/04/2010

Le site archéologique d’Olbia à Hyères est enfin réouvert au public, après de longs mois de fermeture.

Les sites archéologiques grecs et romains sont rares dans le Var et celui d'Olbia est particulièrement remarquable. A l'origine, Olbia était une ville fortifiée fondée au IVe siècle avant notre ère par les Grecs. Ce comptoir maritime a traversé le temps et les civilisations. Après les Grecs, les Romains y ont érigé des thermes, des monuments cultuels et des habitats. Plus tard, au moyen age, on y construira l'abbaye médiévale Saint-Pierre de l'Almanarre.

Le site est réouvert depuis le 1er avril 2010, après une longue période "d'oubli". Précédement propriété du Centre des Monuments nationaux, il a récemment été transféré à la ville d'Hyères qui pris cette décision de le réouvrir au public.

La vie à Olbia
( source Ville d'Hyères )

Fondée vers 350 av. J.-C. par des Grecs venant de Marseille, Olbia fait partie d'un réseau de colonies-forteresses qui assuraient protection et relais aux navires de commerce.
Son plan pré-établi permettait une répartition égalitaire entre les colons tout en répondant aux exigences militaires de la petite forteresse.
L'unique porte charretière de la ville, située dans le prolongement du grand axe est/ouest, ouvrait à l'est sur le port, aujourd'hui ensablé. Deux tours et une chicane protégeaient l'entrée.
L'enceinte primitive, de 165m de côté, fut édifiée en gros blocs à peine équarris, puis partiellement reconstruite au IIe siècle av. J.-C. à l'aide de blocs rectangulaires parfaitement assisés.
Cette protection matérielle était doublée d'une protection spirituelle : deux sanctuaires grecs, dédiés respectivement aux déesses Artémis et Aphrodite, s'adossaient au rempart. Des inscriptions sur pierre ont également révélé la présence de divinités secondaires notamment un Héros et des Déesses-mères, symboles de fécondité.
Les premiers habitants d'Olbia étaient des soldats-colons, pêcheurs et agriculteurs. Ils vivaient avec leurs familles dans des logements de 120 m² groupés par trois au sein de vastes îlots d'habitations.
Cette population s'approvisionnait en eau douce grâce à un puits public creusé au centre d'une petite place dallée, au croisement des deux voies principales. Parementé de gros blocs de grès, l'ouvrage est profond de 8m. Il fut abandonné au IIIe siècle de notre ère après avoir été utilisé de façon continue depuis la fondation d'Olbia. 

En 49 av. J.-C., la prise de Marseille par César marque l'amorce de la romanisation totale de la région. L'activité économique d'Olbia est cependant maintenue, voire renforcée. Plusieurs chantiers s'ouvrent durant cette période : les îlots d'habitations sont réorganisés et dotés de boutiques, des thermes sont construits, le port, alors simple plage abritée, est doté d'une jetée et de quais maçonnés.
Erigés vers la fin du 1er siècle av. J.-C. pour les besoins de la population locale et d'une clientèle de passage, les thermes sont le témoignage le plus caractéristique de la romanisation d'Olbia.
L'organisation interne du bâtiment correspond à un modèle standardisé que structurent trois espaces (froid, tiède et chaud) dont le système de chauffage par le sol est encore bien visible.

Sur les ruines de la ville antique, totalement abandonnée depuis le VIIe siècle, l'abbaye Saint-Pierre de l'Almanarre fut construite en 1221 et occupée jusqu'à la fin du XIVe siècle.
L'église, le cimetière et le mur de clôture sont les seuls vestiges actuellement connus de l'abbaye cistercienne. Les deux nefs, de taille et de facture différentes, constituent l'originalité de cette architecture conventuelle provençale du XIIIe siècle.

Identifiés en 1909 grâce à une inscription latine, les vestiges d'Olbia suscitent l'intérêt des scientifiques depuis le XIXe siècle. Jacques Coupry, de 1947 à 1972, et Michel Bats, depuis 1982, furent les principaux instigateurs des recherches en dirigeant sur le site de nombreuses campagnes de fouilles. Les vestiges font toujours l'objet d'études et de nouvelles fouilles sont programmées pour les années à venir.
Olbia est un site unique en France : c'est le seul exemple d'urbanisme grec intégralement préservé sur notre territoire et l'unique témoin du réseau de colonies massaliètes pouvant être valorisé. Le site constitue en outre une formidable réserve archéologique. Ce caractère exceptionnel lui a valu d'être acheté par l'Etat en 1955.

Horaires d'ouverture au public :
● avril - juin et septembre - octobre : tous les jours 9h30 - 12h et 14h - 17h30, sauf dimanches, lundis et 1er mai
● juillet - août : tous les jours 9h30 - 12h et 15h30 - 19h
● novembre - mars : sur rendez-vous
Visites commentées (réservation conseillée)
Contact : tél. 04 94 65 51 49 (site archéologique d'Olbia, quartier de l'Almanarre)

 

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