Il est 5h15 du matin à Forcalquier, dans les Alpes de Haute Provence. L’horaire est bien matinal mais nécessaire pour obtenir un peu de fraîcheur avant le retour de la canicule. Car c’est en chauffant l’air à l’intérieur de la montgolfière, créant ainsi une différence avec l’air extérieur, que l’on peut s’élever et soulever son poids total de 2,5 tonnes avec les 14 passagers. Il faut l’on puisse obtenir une différence de température suffisante entre l’air extérieur à 19° et l’air dans le ballon aux alentours de 90°, il faut donc se lever tôt sinon la montgolfière ne décollera pas.
5h15 du matin, ça pique encore un peu
La première étape consiste à déplier et gonfler le ballon
Une fois l’étape de dépliage des 10.500m3 du ballon effectuée, l’air à l’intérieur chauffé grâce à d’énormes ventilateurs et aux quatre brûleurs. La montgolfière prend alors sa forme, les passagers sont accueillis à bord, la dernière corde qui la relie au sol est lâchée, l’engin peut s’envoler.
Comme dans un avion sans fenêtres
Lever du soleil dans les airs
Le ballon peut ainsi monter jusqu’à 2000m, sans que ses passagers n’aient le vertige. A cette altitude, on n’a pas l’impression d’être un oiseau qui survole la forêt et les champs, mais plutôt d’être dans un avion sans fenêtre. On est très haut et finalement très éloigné du sol, on se rend à peine compte que la montgolfière avance. A l’intérieur, on n’est pas hanarché, mais l’imposante nacelle en osier inspire confiance malgré la hauteur.
Contrairement aux ULM et dirigeables, il n’y a aucun moteur dans la montgolfière. Une fois décollé, il faudra tout le talent de son pilote pour trouver un site d’atterrissage adapté. Le ballon est porté par les vents, il n’y a aucun autre moyen de contrôler sa trajectoire. Le pilote ne peut donc que jouer sur l’altitude, en réchauffant davantage ou en laissant refroidir le ballon, pour se laisser porter par les courants d’air, différents en fonction de l’altitude.
L'atterrissage: la manoeuvre la plus complexe
L'atterrissage se fera dans un des ces champs, c'est le vent et les courants qui décident
Le site de décollage n’est donc pas choisi au hasard : impossible de décoller dans une zone trop boisée, trop urbanisée, avec des cultures inadaptées comme des vignes ou des vergers, ou proche de la mer ou d’un lac. La montgolfière devra se poser sur des champs ou des prairies, ce qui n’enchante pas toujours les agriculteurs.
C’est pour cela qu’il n’y a que quelques zones de décollage dans la région, plutôt dans les Alpes de Haute Provence.
En fonction des saisons, on va pouvoir survoler les champs de lavande, de tournesol, et admirer le lever du soleil perché sous le ballon. L’instant est prenant. C’est calme et apaisant, juste troublé par le bruit et la chaleur des puissants brûleurs qui permettent de prendre de la hauteur.
Le vol dure en général une heure, et l’on peut parcourir, en fonction de l’intensité du vent du jour, entre un et 15 kilomètres. C’est d’ailleurs le vent qui décidera si l’atterrissage se fait en douceur ou de manière plus dure. En effet, si le vent souffle à 30km/h, c’est donc à cette vitesse que la montgolfière touchera le sol. C’est parfois brutal mais les accidents sont très rares.
Il faut désormais remballer la montgolfière. Malgré le vent, l'atterrissage n'a pas été trop dur.
Pour chaque pilote et baptême, il y a donc forcément une équipe au sol qui scrute le ballon pour savoir où il va atterrir. Le site d’atterrissage étant inconnu, c’est à chaque fois une découverte et le système D pour réussir à replier le ballon et remonter cette grande nacelle sur les véhicules.
Où faire un baptême de montgolfière dans la région?
Les Alpes de Hautes Provence offrent de magnifiques paysages
Plusieurs prestataires proposent des baptêmes au grand public dans la région. Le plus connu est France Montgolfières au départ de Forcalquier, mais on peut aussi décoller dans le Luberon et le Verdon.
Compter entre 150 et 250€ pour un baptême. Ce n’est pas donné, mais cela se justifie par la nécessité d’avoir du personnel, notamment au sol, d’amortir le prix de la montgolfière et l’utilisation d’environ 150 litres de gaz propane liquide par vol.