Un « carnet de voyage ». C’est ainsi que Flavia Coelho, fille de l’air née à Rio de Janeiro et installée à Paris depuis 2006, décrit son premier album. L’image colle à ce disque virevoltant, fidèle reflet d’une existence joyeusement mouvementée, ouverte à la beauté des découvertes et des rencontres. Son titre, Bossa Muffin, claque comme une déclaration d’indépendance, ou un manifeste. Mais un manifeste sans dogmes ni mots d’ordre, qui dans la spontanéité du geste musical chanterait avant tout les vertus du métissage, de la mondialisation sous son visage le plus humain.
Qu’est-ce donc que ce Bossa Muffin ? Un mélange sans pareil entre les trésors harmoniques de la samba et de la bossa nova, les mélodies obsédantes des musiques populaires nordestines (forro, pagode…), les syncopes chaloupées du reggae, la tchatche virtuose du raggamuffin, les pulsations fondamentales des musiques africaines, voire par instants les tonalités de la rumba catalane… le tout relevé par la voix douce et gouailleuse, altière et vulnérable, magnétique et chaleureuse de Flavia Coelho. Gommant les frontières entre les genres comme entre tradition et modernité, le melting-pot hors catégorie de Bossa Muffin n’est pas un produit de synthèse créé artificiellement en laboratoire : il est le fruit savoureux et parfaitement mûri d’une trajectoire et d’une personnalité uniques.