Bien avant Freud et son concept d’Eros/Thanatos, l’association de ces deux pulsions à la fois si proches et si différentes a fait couler beaucoup d’encre. Le répertoire regorge d’exemples : les airs français du XVIIe où l’amoureux éconduit « meurt de plaisir », le « Liebestod » du Tristanet Isolde de Wagner, tout comme le présent Lamento di Zaïda turca de Rossi où « une fille mauresque meurt dans les mains de l’Amour »… La jouissance amoureuse elle-même est appelée « petite mort » par Ambroise Paré au XVIe siècle, par le court évanouissement ou les frissons qu’elle provoque.
C’est à partir de cette association que La Palatine a créé Il n’y a pas d’amour heureux. Dans ce programme surprenant, dramatique et jubilatoire, le jeune ensemble s'empare de la musique italienne du début du XVIIe siècle pour peindre un programme en clair-obscur sur le désenchantement et le deuil amoureux. Ce concert gravite autour du Lamento della Maddalena de Mazzocchi, où la mort du Christ transfigure Marie-Madeleine dans un amour érotico-mystique.
Monteverdi, Mazzochi, Merula, Kapsberger, Rossi...
Durée : 1h15
Infos/réservations : marsenbaroque.com