C'est un débat qui anime la Cité Phocéenne depuis plusieurs années. En 2017 alors qu'un projet de construction d'un immeuble est en cours, des vestiges sont mis au jour par les ouvriers. Pause dans le chantier, fouilles et verdict : il s'agit d'une carrière antique.
C'est alors que débute le combat des associations de préservation du patrimoine et des habitants du quartier qui souhaitent notamment l'abandon du projet immobilier, mais surtout la valorisation de cette trouvaille. S'ils ont milité fermement, 5 ans plus tard, l'immeuble a bien été construit et seulement 635 m² de la carrière existent encore.
Classée "Monument Historique" en 2018, la carrière qui date du Vème siècle avant Jésus Christ souffre depuis de conditions de conservation loin d'être optimales. Sujette à l'érosion, la carrière disparaît peu à peu et les vestiges pourraient ne bientôt plus être. L'hypothèse du réenfouissement n'est donc pas nouvelle, et a déjà été évoquée par le passé avec pour motif la préservation de la pierre. Ré-enfouissment ? Valorisation ? Les différents intervenants sur son dossier ne sont pas d'accord, mais ce 14 avril 2022, l'Etat a pris la décision.
Si le maire de la ville s'y est déjà opposé par le passé, souhaitant plutôt transformer le site en jardin patrimonial, c'est l'Etat qui a tranché. La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a confirmé par courrier adressé le 14 avril aux associations de défense du patrimoine que l'intégralité du site sera ré-enfouie et rapidement.
L'Etat justifie cette décision par la " mauvaise capacité de conservation de la pierre ". Ce que conteste fermement certains habitants et associations, expliquant que les vestiges ne resteront pas intacts dessous et qu'ils finiront par disparaître avec l'écoulement de l'eau.
Sandrine Rolengo très active sur le dossier entend bien poursuivre le combat, tout comme d'autres militants qui envisagent notamment de lancer un appel au mécénat.