Créé en 2011, son solo Regarde-moi encore. Ce que nous sommes sur la question du pouvoir et du paraître dans le cercle des femmes propulsait Fatou Cissé sur le devant de la scène internationale et renforçait sa visibilité dans le paysage africain. Assise sur une chaise au milieu de la scène, la chorégraphe sénégalaise faisait parler le silence et l’espace, et donnait à voir les mots par le geste, le regard et l’espace. Sa nouvelle création, Le Bal du Cercle, célèbre le corps féminin, ses parures, et questionne la suprématie de l’apparence. Au commencement, la chorégraphie a tous les atours d’un magnifique défilé de mode mené par cinq danseuses du Sénégal et du Burkina Faso et par un « travesti ». Mais très vite, les rivalités, les rapports de force, les jeux de pouvoir et de séduction transforment le podium en un ring où les relations sont explosives : plus question seulement de séduire, il faut montrer sa différence, son énergie érotique et dominer les autres… quitte à délaisser les poses de top model pour haranguer le public à travers un babil de langues africaines ! « Chaque geste raconte de quoi nous sommes faites et qui nous sommes dans le cercle et dans la société » écrit Fatou Cissé qui, s’inspirant du traditionnel Tanebeer (rassemblement musical festif), utilise les danses et palabres traditionnelles et l’art de l’improvisation pour insuffler à ce battle de corps fantasmés une symbolique sans équivoque.
