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Dans les coulisses de l'organisation des épreuves de voile des Jeux Olympiques à Marseille

Près de 2500 personnes travaillent sur l'organisation des Jeux Olympiques à Marseille. C'est une immense logistique qui s'est mise en place durant ces quinze jours de compétition. Voici ce que le public, et même les athlètes ne voient pas forcément.

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 30/07/2024
Dans les coulisses de l'organisation des épreuves de voile des Jeux Olympiques à Marseille

C’est un bâtiment sorti de nulle part et qui disparaîtra dans quelques jours. Bienvenue dans le Bridge, la tour de contrôle des épreuves de voile des Jeux Olympiques à Marseille. Cette structure provisoire offre un panorama à 180° sur la rade de Marseille. C’est d’ici que l’on contrôle toutes les épreuves de voile et où sont stockés les ordinateurs qui mesurent les temps des régates.

De cette salle vitrée, les juges coordonnent jusqu’à quatre régates en même temps sur les différentes zones définies dans la rade sud. Il y a une soixantaine de juges au total pour les épreuves de voile. Une partie est à terre, les autres en mer.

Juste à côté, une pièce est réservée aux météorologues. Quatre personnes et autant d’ordinateurs tentent d'anticiper au mieux les évolutions des conditions météo. Avec la canicule de ces derniers jours, les nerfs des athlètes et du staff sont sous pression, dans l’attente que le vent se lève. Chaque jour, les météorologues scrutent les conditions atmosphériques et les modèles météo pour savoir si cette fameuse brise thermique va souffler. C’est ce vent venu de la terre chaude qui souffle vers la mer plus froide. Les deux premiers jours de course, cette brise était très intermittente et plusieurs courses ont dû être décalées ou reportées. Depuis, cela va beaucoup mieux, offrant ainsi du grand spectacle en rade de Marseille.

Dans la Marina, on retrouve un autre PC, dédié à la sécurité cette fois-ci : celle du plan d'eau, mais aussi des spectateurs et des athlètes.

Les athlètes passent au coeur du public avant de partir en mer

 

Nicolas Navarra (photo de une ci-dessus) est le "sports manager", le responsable de l'organisation des épreuves sportives. "C'est exceptionnel, nous aurons 65 nations et 330 athlètes sur notre site de compétition, c'est un record." Il a d'ailleurs fallu agrandir la Marina, avec un espace dédié à l'accueil de containers.

Chaque pays peut en disposer de deux, en général, un pour stocker le matériel et un autre aménagé en espace de repos. Les athlètes sont situés juste à côté du public, il doivent même traverser la zone d'accueil du public pour accéder à la mise à l'eau.

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Une marina soucieuse de l’environnement

Cela fait bien longtemps que la pelouse de la Marina a perdu de sa superbe. A son inauguration, en avril dernier, elle était encore bien verte. Désormais, c’est plutôt de la terre battue, et c’est assumé par le comité d’organisation. Pas question de gaspiller de l’eau pour le gazon. Et pour nettoyer les bateaux, ce qui est nécessaire après chaque sortie, un dessalinisateur d’eau de mer a été installé. Il ne sera utilisé que si le département passe en alerte sécheresse.

Cette nouvelle Marina, et surtout dans sa configuration olympique, prend soin de l’environnement. A l’image de cette allée dédiée au tri et au recyclage des déchets, mais aussi aux bonnes pratiques. Une sorte de déchetterie miniature, où chaque déchet est trié et parfois réutilisé.

La Métropole a également fait d’importants travaux pour sécuriser l’eau du bassin de la Marina, notamment sur les écoulements des eaux de pluie. La Ville de Marseille s’est elle, impliquée en installant des nurseries à poisson dans ce bassin, devenu un « aquarium ». La configuration des courants a également été très travaillée, pour faciliter la circulation de l’eau de mer et favorisant ainsi la biodiversité. 2400m3 de vase y ont ainsi été retiré lors des travaux et un système de circulation de l'eau a été créé dans les digues.

Les nouvelles technologies au cœur des épreuves

Les bouées de course sont contrôlées à distance comme des drones marins

Plusieurs innovations ont pris place dans ces épreuves de voile des Jeux Olympiques.

La première concerne les bouées des régates. Fini le temps où l’on jetait l’ancre pour positionner les bouées. Désormais, ce sont de véritables drones marins : chacune est équipée d’un GPS et de petits moteurs qui la maintiennent précisément à la bonne position durant la course sans être arrimée au fond. Ces bouées résistent bien aux coups de vent, en tout cas, jusqu'à la limite maximale de vent à laquelle les courses sont organisées.

Un station de recharge pour les bateaux électriques

Les innovations sont aussi du côté des bateaux accompagnateurs. Sur les quais de la Marina, on retrouve des pompes à essence, mais il y en a une qui détonne par rapports aux autres : c’est une station de rechargement. C’est une première, il y a 17 bateaux électriques qui intègrent cette année la flotte des bateaux organisation.

Si les bateaux sont tous les mêmes, chaque pays peut malgré tout jouer sur des détails et compter sur les équipements de la Marina pour réparer et améliorer les performances des embarcations. Ce nouveau bâtiment est un concentré de nouvelles technologies au service de la voile. Habituellement c'est le pole France, mais durant ces Jeux Olympiques, et par soucis d'équité, l'équipement est partagé pour tous, sans avantages pour les Français.

 

Des athlètes plus chanceux qu’à Paris

Alors que le village olympique parisien est critiqué pour ses lits en carton et l’absence de climatisation. On n’a rien entendu de tel concernant l’accueil des athlètes à Marseille. Et pour cause ! Ils sont logés dans les plus beaux hôtels de la ville. Soit le Golden Tulip, soit l’hôtel Nhow en plein cœur de la Marina.

Des hôtels 4 étoiles, avec vue sur mer, piscine et tout le confort. « On a quand même supprimé le mini-bar » souligne avec malice une responsable de l’organisation.

Et même au restaurant, ce sont des chefs 3 étoiles qui leur ont concocté le menu. Le Marseillais Alexandre Mazzia, triplement étoilé, a travaillé avec des diététiciens du sport pour trouver le meilleur équilibre entre gastronomie française et enjeux d’alimentation d’athlètes de haut niveau.

C’est Sodexo Live, une entreprise ancrée historiquement à Marseille, qui a remporté le contrat pour l’intégralité de ces Jeux Olympiques. Marseille est une toute petite partie des 40.000 repas à servir chaque jour dans les villages olympiques de Paris 2024. Un vrai défi quotidien.

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