Grand maître à danser du Pavillon Noir, Angelin Preljocaj remet sur l’ouvrage l’une des pièces phares de son répertoire. Adossée à une oeuvre sonore de John Cage, une chorégraphie qui fait rimer abstraction avec émotion.
Empty Moves se lit en miroir d’Empty Words, l’allocution poétique de John Cage qui lui sert de bande-son. Lors de cette performance réalisée en 1977, le compositeur piochait dans le journal d’Henry David Thoreau pour n’en retenir qu’un agencement de phonèmes et de mots. Une partie du public criait au génie, l’autre au scandale. C’est sur cette drôle de partition qu’Angelin Preljocaj lance ses danseurs. Faisant corps avec la démarche de Cage, ils déroulent un flux ininterrompu de mouvements. Une boucle de gestes fluides, de lignes pures, de combinaisons inédites qui, en confinant à l’abstraction, libèrent une beauté bien concrète. Car si Preljocaj « vide » les mouvements de toute signification, c’est pour mieux imposer la danse. La danse, rien que la danse et tout son cortège d’émotions.
Création sonore John Cage, Empty words
Remerciements à Goran Vejvoda
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