« Il existe deux types de musique noire : la musique noire d'avant Sly & The Family Stone, et celle d'après. » Si le concept du freak, à l’âge d’or de la contre-culture hippie, a connu une incarnation dans la culture afro-américaine, ceux-là en sont les plus flamboyants spécimens, les plus transgressifs de leur génération, pulvérisant les formats, s’affranchissant des lignes raciales et musicales qui cloisonnaient leur temps. Improvisée dans le « Power Flower » du San Francisco de la fin des sixties, la musique de Sly et de sa Family a centrifugé toutes les tendances de l’époque : le rock psychédélique façon Hendrix, le jazz déviant de Miles Davis, les mélodies soul et la morgue de James Brown.
Avec « Le Freak », Nile Rodgers et Chic ont créé un hymne galactique. Le Freak en français, c’est la fantaisie, la curiosité, l’incartade, le phénomène... Le freak, en français, ça pourrait donner... le fun, somme toute. Un fun très funk qui, en puisant sa force rythmique dans tous les styles de la musique noire américaine (particulièrement le jazz) et en s’enrichissant de plusieurs variantes qui verront naître le disco funk, la soul funk, le latin funk etc., va opérer une formidable fusion entre jazz, électronique et dance music, à l’instar d’autres groupes tels « Earth,Wind and Fire ».