Vingt ans après sa première version, Anne Teresa De Keersmaeker se concentre sur l’épure tragique du dialogue amoureux qui se noue sur scène entre deux danseurs.
« Effrontément romantique » : voilà comment, en 1995, Anne Teresa De Keersmaeker qualifie sa Nuit transfigurée, composée par Schönberg sur un livret du poète allemand Richard Dehmel. La pièce raconte l’histoire d’une femme qui avoue à l’homme dont elle vient de s’éprendre qu’elle porte l’enfant d’un autre, qu’elle n’aime pas. L’homme, après un moment d’hésitation accepte l’enfant comme le sien. Le couple est alors uni dans la nuit transfigurée.
Aujourd’hui, la chorégraphe donne une nouvelle dimension au spectacle : plus question de teintes sépia et mélancoliques. Les six couples ont été remplacés par un seul, le plateau est dépouillé, et la lumière retrouve ses accents objectifs. Reste la danse : « Une histoire de générosité et d’émotion vraie. »